De nombreuses personnalités françaises et italiennes se sont réunies pour la première fois mardi 19 juin à Barcelonnette à l’invitation des associations « Eleveurs et Montagnes » et des « Indignés de l’Ubaye » pour échanger sur les conséquences de la prédation du loup sur le pastoralisme.
A l’issue de cette réunion, les participants représentant l’association Eleveurs et Montagnes, la Fédération régionale ovine du sud-est, Jeunes agriculteurs, la Fédération départementale ovine, les chambres d’agriculture 04,06 et 83, les membres de l’association Alte Terre (Val Maïra, Piémont , Italie) et de l’Associazione pastori lombardi ont signé le communiqué suivant :
Ils réclament aux pouvoirs politiques et aux parlementaires
- Une régulation efficace et sérieuse ne mettant pas en danger l’espèce et se substituant aux actuels prélèvements, tout en reconnaissant aux travailleurs de la terre le rôle fondamental d’un pastoralisme durable dont les Alpes ont besoin,
- Une révision de la Convention de Berne, comme la Suisse en a engagé le processus.
- Que ces mesures soient prises avant qu’un drame humain ne survienne qui marquerait l’histoire du pastoralisme alpin, avant que ne disparaisse une activité immémoriale et la qualité de nos paysages, patrimoine de nos vallées. (…)
- de pouvoir travailler normalement, sans que pèse une pression inutile et préjudiciable sur les troupeaux et les éleveurs.
Les représentants du pastoralisme italien et français demandent aux pouvoirs publics italiens et français de communiquer de manière réellement transparente sur le nombre réel de loups installés sur le territoire, ainsi que sur le coût total de la prédation.
Ils rappellent que les éleveurs français ont, dans leur très grande majorité, appliqué toutes les mesures de protection préconisées. Ces mesures ont provoqué des dégâts sur l’environnement en détruisant la qualité des zones pâturées. Malgré les indéniables efforts d’adaptation de la profession, malgré une charge financière de plusieurs dizaines de millions d’euros supportée par le contribuable, la situation actuelle n’est plus tenable.
La prédation est en constante progression depuis 20 ans. Elle a déjà de très néfastes impacts socio-économiques et socioculturels dans les vallées qui n’ont jamais été pris en compte. Elle a aussi un impact négatif sur la biodiversité végétale et animale, lorsque des zones boisées ou des alpages ne sont plus pâturés. Aucun enjeu écologique vital n’est lié à la présence des loups, au moment où d’autres espèces du monde animal sont réellement menacées. Le loup lui, ne l’est plus.
La question des indemnisations n’est pas au centre des revendications des éleveurs qui souhaitent simplement qu’on respecte leur métier.
A l’issue de la réunion, a été décidée la création d’un groupe de travail franco-italien sur le problème du loup, groupe qui pourra être élargi à des participants d’autres pays européens et qui aura pour objectif de contribuer à la rédaction d’une directive européenne sur le pastoralisme.